Contexte

La pandémie de la COVID-19 a eu des effets dévastateurs sur la vie et la source de revenus de personnes vivant aux quatre coins du monde. Selon l’Unité de soutien politique de l’APEC, l’économie régionale de l’APEC s’est contractée de 3,7 % au premier semestre de 2020, bouleversant les progrès économiques de la région et suscitant une grande incertitude. La pandémie a levé le voile sur les défis actuels que constituent la détérioration de l’environnement et les inégalités grandissantes tout en accélérant le processus de numérisation. Compte tenu du fait que le programme de vaccination nous donne un aperçu de ce que sera le monde après la pandémie, l’APEC souhaite jouer un rôle de premier plan dans le processus de reconstruction en mettant en place des mesures concertées et coopératives en réaction aux crises régionale et mondiale. Pour relever les défis particuliers que connaissent les MPME pendant cette pandémie, les gouvernements de partout dans le monde ont réagi en créant des politiques fiscales et monétaires leur permettant d’offrir des ressources et du soutien. 

La section suivante examine le contexte général de la pandémie dans la région Asie-Pacifique, tandis que cet outil s’appuie sur les renseignements tirés de quatre études de cas menées en Indonésie, au Pérou, aux Philippines et au Vietnam. 

Vietnam

En reconnaissant l’importance des petites entreprises dans la reprise postpandémique, le Vietnam a évalué de près le soutien offert aux les MPME. Selon l’Office Général de la Statistique, le nombre d’entreprises en activité dans l’économie vietnamienne (exception faite des entreprises dissoutes) s’élevait à 760 000 en 2019 et à 765 000 en 2020. Bien que le pays ait été fortement touché par la pandémie de la COVID-19, 137 000 entreprises ont vu le jour en 2020, représentant un capital social total de près de 2 000 billions VND (86 676 591 849 USD). 

La pandémie de la COVID-19 a toutefois eu de graves répercussions sur les MPME au Vietnam. Selon un sondage intitulé Impact of the COVID-19 Pandemic on Businesses in Vietnam, réalisé en 2020, et publié par la Chambre de commerce et de l’industrie du Vietnam (VCCI) en collaboration avec la Banque Mondiale, 87,2 % des entreprises sondées ont été touchées par les répercussions « plutôt » ou « totalement » négatives de la pandémie de la COVID-19 tandis que 11 % ont révélé n’avoir subi « aucun effet » découlant de la pandémie. Pendant ce temps, seulement 2 % des entreprises ont profité de retombées « généralement positives » pendant la pandémie. Les micro et petites entreprises ainsi que celles comptant moins de trois années d’activité ont été celles les plus durement touchées en raison du manque de continuité. 

Les entreprises nationales privées (87,7 %) et les entreprises à capitaux étrangers ont indiqué avoir vécu des expériences négatives pendant la pandémie en 2020. La proportion d’entreprises sondées ayant indiqué avoir été touchées par les répercussions plutôt ou totalement négatives de la pandémie de la COVID-19 va comme suit : 

Secteurs privés nationaux : 

  • secteur du vêtement (97 %); 

  • secteur de l’information et de la communication (96 %); 

  • secteur de la fabrication d’équipement électrique (94 %); 

Secteurs étrangers : 

  • secteur de l’immobilier (100 %); 

  • secteur de l’information et de la communication (97 %); 

  • secteur de l’agriculture et des pêches (95 %). 

Compte tenu des effets de la pandémie de la COVID-19, jusqu’à 65 % des entreprises nationales privées et 62 % des entreprises à capitaux étrangers ont enregistré une baisse de leurs revenus en 2020. La diminution moyenne des revenus était de 36 % pour les entreprises nationales privées et de 34 % pour les entreprises à capitaux étrangers. 

Les MPME ont affiché une diminution de leurs revenus supérieure à celle des grandes entreprises. Le rapport a en outre montré que les MPME ont éprouvé de plus grandes difficultés quant à leurs relations avec les clients et à l’embauche d’employés. La pandémie a en outre perturbé les chaînes d’approvisionnement et entraîné des coûts supplémentaires rattachés à la prévention de la COVID-19. De nombreuses entreprises ont interrompu ou arrêté leurs activités en raison de la pandémie et ont même frôlé la faillite en raison d’une baisse soudaine de la demande pour leurs produits ou services. Certaines entreprises ont dû retarder leurs investissements ou même annuler des projets en cours ou à venir. Sous les pressions multiples provoquées par la pandémie, les MPME du Vietnam ont été contraintes de diminuer leurs coûts en réduisant les heures de leurs employés, en coupant les salaires et en mettant du personnel à pied. Elles ont aussi dû revoir leur modèle d’affaires afin de miser davantage sur les solutions et plateformes numériques. 

ImageAide gouvernementale

En réaction à la crise, le gouvernement du Vietnam a lancé plusieurs programmes de soutien destinés aux entreprises et aux travailleurs. Il a mis en place des mesures de report de la taxe à valeur ajoutée et des obligations en matière d’impôt sur le revenu des sociétés, a réduit les taux d’imposition des sociétés pour les micro et petites entreprises, a reporté les cotisations à la caisse de retraite et a proposé des prêts sans intérêt pour assurer les paiements salariaux. Les politiques de soutien détaillées sont énumérées ci-après : 

Par l’Assemblée nationale 

  1. La résolution nº 107/2020/QH14 datée du 10 juin 2020 : prolongation de la politique d’exonération de la taxe foncière agricole; 

  1. La résolution nº 116/2020/QH datée du 19 juin 2020 : réduction de l’impôt sur le revenu des sociétés de 30 % en 2020; 

  1. La résolution nº 979/2020/NQ-UBTVQH14 datée du 27 juillet 2020 : réduction de 30 % de la taxe relative à la protection de l’environnement sur le carburant pour avion jusqu’à la fin 2020; 

  1. La résolution nº 135/2020/NQ14 datée du 17 novembre 2020 : soutien aux industries et secteurs qui ont subi les répercussions les plus négatives de la pandémie, y compris le secteur de l’aviation. 

Par le gouvernement et le premier ministre : 

  1. Le décret nº 41/2020/ND-CP daté du 8 avril 2020 et la résolution nº 84/NQ-CP datée du 29 avril 2020 : soutien aux prêts et régimes de retraite avec réduction de 15 % de la taxe foncière agricole pour 2020 et diminution de 2 % des taux d’intérêt sur les prêts du fonds de développement des PME; 

  1. La résolution nº 42/NQ-CP datée du 9 avril 2020 : soutien aux travailleurs et individus qui vivent une situation difficile en raison d’une perte d’emploi et de revenu; 

  1. Le décret nº 70/2020/NĐ-CP daté du 28 juin 2020 : prolongation du délai pour le versement d’un acompte d’impôt (taxe d’accise) pour le secteur de la fabrication automobile au Vietnam; 

  1. La décision nº 22/2020/QĐ-TTg, datée du 10 août 2020 : réduction de 15 % du loyer foncier pour les entreprises, organisations, ménages et individus les plus lourdement touchés. 

Selon le sondage mené par la Banque Mondiale en juin 2020 et intitulé First Round of Covid-19 Business Pulse Survey, entre 20 et 30 % des petites et moyennes entreprises ont bénéficié d’une aide gouvernementale. Les trois principales formes d’aide requise par les entreprises sont : 

  • les exonérations ou réductions de nature fiscale (73 %); 

  • le report d’impôt (47 %); 

  • les prêts à des taux subventionnés (40 %). 

Les résultats du sondage montrent en outre que les entreprises du secteur agricole et d’autres secteurs de service ont davantage besoin d’exonérations ou de réductions de nature fiscale par rapport aux entreprises œuvrant dans le secteur de la fabrication. L’inadmissibilité et le manque d’information sont les deux principales raisons pour lesquelles les entreprises n’ont pas reçu d’aide gouvernementale.

ImageLes priorités à venir pour les MPME et le gouvernement 

Sous les effets néfastes de la pandémie de la COVID-19 et dans le but d’assurer leur survie et leur croissance durable, les MPME du Vietnam doivent miser sur l’adaptation de leur modèle d’affaires afin d’accélérer l’utilisation de la technologie numérique et de répondre aux besoins de leurs clients locaux. 

Qui plus est, les MPME doivent renforcer leur position au sein de la chaîne de valeur mondiale. Dans un avenir rapproché, les MPME devront impérativement mettre à profit les modèles et pratiques exemplaires pour faire face à la pandémie de la COVID-19. Ce faisant, les entrepreneurs peuvent faire le bilan de ce qui s’est produit et de ce qui pourrait arriver avec leur entreprise et discuter des moyens d’intensifier la coopération et les liens pour l’avenir. 
 
Pour aider les entreprises à réussir cette transition vers la « nouvelle normalité », le gouvernement devra fournir une aide intelligente et efficace à court et moyen terme. Au fait de ces besoins, le gouvernement du Vietnam a mis l’accent sur l’élaboration et la mise en œuvre de politiques créant des conditions plus favorables à la survie et à la croissance des entreprises une fois la pandémie de la COVID-19 terminée. 

Les politiques gouvernementales devraient aider les industries à réduire leur dépendance aux sources externes et à redresser la situation d’impartition qui perdure tout en ajoutant de la valeur et en renforçant la position du Vietnam sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Elles devraient également créer davantage d’occasions de profiter des ententes de libre-échange qui requièrent un pourcentage élevé de contenu d’origine nationale et intrarégionale. 

Pour améliorer l’accessibilité des politiques d’aide aux entreprises affectées par la COVID-19, le gouvernement doit en accroître la diffusion en fournissant des instructions précises, détaillées et exhaustives sur des procédures simples et faciles à mettre en œuvre. De plus, le gouvernement doit évaluer les problèmes et les lacunes des processus de mise en œuvre afin de recommander des ajustements opportuns et du soutien approprié en fonction de l’industrie, du secteur et de la période, particulièrement dans les industries qui sont sévèrement touchées par la pandémie de la COVID-19. 

Selon de nombreuses prévisions, la pandémie de la COVID-19 continuera d’assombrir l’économie mondiale et ne pourra être complètement arrêtée que dans quatre ou cinq ans. Ainsi, dans l’immédiat, le gouvernement vietnamien devrait prioriser l’examen et la promotion de politiques d’aide à long terme pour les entreprises. 

Philippines

Les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) représentent 99,5 % des entreprises enregistrées aux Philippines et 46 % du PIB de l’économie. Elles emploient plus de la moitié (63 %) des effectifs totaux du pays. Les activités de la plupart d’entre elles se limitent aux marchés intérieurs. Elles représentent 25 % des recettes d’exportation totales du pays, bien qu’on estime que 60 % de tous les exportateurs appartiennent à la catégorie des MPME, par le biais de contrats de sous-traitance ou en tant que fournisseurs d’entreprises exportatrices. 

Aux Philippines, les MPME se définissent comme suit : 

Type d’entreprise 

Taille de l’actif en pesos philippins 

Nombre d’employés 

Micro 

Jusqu’à 3 000 000 pesos 

1 à 9 

Petite  

De 3 000 001 à 15 000 000 pesos 

10 à 99 

Moyenne 

De 15 000 001 à 100 000 000 pesos 

100 à 199 

 

Les derniers dossiers de l’agence de statistiques des Philippines, qui datent de 2019, font état d’un total de 1 000 506 entreprises exploitées dans l’ensemble de l’économie. Les microentreprises représentent la majorité d’entre elles, à 89 % (891 044), suivies des petites entreprises, à 10 % (99 936) et des moyennes entreprises, à 0,5 % (4 765). Près des deux tiers des MPME enregistrées sont situées dans cinq endroits principaux, soit la région de la capitale nationale (20,2 % des entreprises), Calabarzon, Luçon (14,8 %), le centre de Luçon (11,6 %), le centre des Visayas (7 %) et l’ouest des Visayas. 

Les cinq principaux secteurs industriels auxquels participent la majorité des MPME (83 %) sont les suivants : 

  1. Commerce de gros et de détail; réparation de véhicules automobiles et de motocyclettes (462 492); 

  1. Activités d’hébergement et de restauration (144 024); 

  1.  Fabrication (115 387); 

  1. Autres activités de service (65 918); 

  1. Activités financières et d’assurance (46 100).   

Le commerce électronique croît rapidement aux Philippines. Cependant, les entrepreneurs sont entravés par la lenteur du service Internet qui est, aux Philippines, le plus lent et le plus coûteux d’Asie. La plupart des fournisseurs de services de commerce électronique, comme Facebook, sont des entreprises étrangères. Parallèlement, l’externalisation des processus opérationnels des technologies de l’information sous la forme de centres d’appels et de services informatiques tels que les développeurs de logiciels ou de jeux, l’animation et l’ingénierie informatique continue de croître. 

Voici certains des plus importants obstacles auxquels font face les MPME, selon la Banque asiatique de développement et d’autres chercheurs : 

  • corruption et tarifs élevés sur les marchés d’exportation 

  • qualité des installations de télécommunications 

  • ports et aéroports et autres infrastructures commerciales 

  • manque d’accès aux ressources financières 

  • manque de main-d’œuvre qualifiée 

  • faible soutien institutionnel 

  • difficulté à respecter les normes internationales en matière de produits et de services 

Les femmes sont confrontées à d’autres obstacles. Comme l’indique la Fondation Asie Pacifique du Canada dans l’Enquête de 2018 auprès des entrepreneurs et des MPME aux Philippines (en anglais), 39 % des femmes interrogées ont déclaré que leur entreprise n’avait pas accès à des services de soutien, tandis que 36 % ont déclaré ne pas être intéressées à y accéder. Ces proportions sont plus du double de celles déclarées par les hommes. De plus, les résultats de l’enquête montrent que les femmes ont déclaré avoir moins accès aux services consultatifs en ligne pour les entreprises que les hommes (7 % et 19 %, respectivement). 

MPME Philippines et COVID-19 

Les Philippines restent aux prises avec la pire crise liée à la COVID-19 de l’Asie du Sud-Est. Malgré des mesures de confinement strictes, le manque de tests, la faible recherche de contacts, l’absence d’isolement et le faible taux de vaccination entraînent une augmentation du nombre de cas. Selon l’enquête Navigating COVID-19 in Asia and the Pacific menée par la Banque asiatique de développement auprès de 3 877 MPME de mars à mai 2020, les Philippines ont enregistré : 

  1. le taux le plus élevé d’opérations suspendues un mois après l’éclosion du virus; 

  1. le taux le plus élevé de retards de livraison de produits ou de services; 

  1. le taux le plus élevé de licenciements temporaires. 

Près de 60 % des MPME interrogées aux Philippines ont déclaré un revenu nul, tandis que 28 % ont déclaré que leurs revenus avaient chuté de plus de 30 %. 

Comparativement aux MPME sondées dans d’autres économies, celles des Philippines ont enregistré le plus grand nombre d’annulations de contrats (19,1 %) et de retards dans la livraison des produits et services (35 %) pendant le confinement. Entre mars et avril 2020, 36,7 % des MPME des Philippines ont déclaré qu’elles n’avaient ni argent ni épargne, tandis que 42,1 % ont déclaré qu’elles épuiseraient leurs réserves en un mois. Même avant la pandémie, l’accès aux ressources financières était le plus grand obstacle des MPME. Au plus fort des mesures de confinement en mars et en avril, 17 % des MPME interrogées ont demandé des prêts bancaires. Mais seulement 4,4 % d’entre elles ont pu accéder au crédit bancaire, les autres devant s’appuyer principalement sur l’épargne ou l’emprunt auprès d’amis et de parents. Comparativement à d’autres économies de l’APEC qui ont réussi à tirer parti de la demande mondiale accrue en produits électroniques pour leur secteur manufacturier, la dépendance des Philippines à l’égard du tourisme et des envois de fonds des travailleurs d’outre-mer a assombri les prévisions économiques, qui se sont traduites par la plus faible croissance de la région. 

En octobre 2020, dans une enquête du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sur les conséquences de la COVID-19 sur les MPME, 60 % des répondants ont déclaré qu’ils n’avaient encore reçu aucune aide d’une partie prenante (gouvernement, secteur privé, ONG, etc.). Les besoins les plus urgents déclarés étaient l’accès à des facilités de crédit, des allégements fiscaux et des paiements de prêts différés. Les recommandations du rapport comprenaient l’amélioration de la sécurité et de l’efficacité du transport en commun pour la mobilité sécuritaire des personnes et des produits, et la nécessité d’améliorer la gestion de la chaîne d’approvisionnement en augmentant les achats locaux. 

Politiques et soutien clé 

Même avant la pandémie, le gouvernement avait adopté un certain nombre de politiques pour soutenir les MPME des Philippines. 

Le ministère des Technologies de l’information et des communications a fait la promotion d’un programme appelé « Digital jobsPH » pour les travailleurs autonomes ou les entreprises à domicile utilisant Internet, y compris les MPME, afin d’encourager l’utilisation du commerce électronique. En 2018-2019, plus de 2 000 personnes ont terminé le programme, et 700 MPME (entreprises en ligne) ont été créées grâce à lui. 

La désignation « Barangay Micro Business Enterprise » (microentreprise locale) créée en 2002 continue de croître malgré la faible sensibilisation des MPME et des unités de mise en œuvre des administrations locales. La désignation exempte les microentreprises de payer des impôts sur le revenu et sur la valeur ajoutée, ainsi que d’autres taxes perçues en pourcentage. Les institutions financières sont encouragées à accorder des prêts aux microentreprises locales et sont tenues de leur accorder une plage de crédit spéciale. Elles ont également accès à des programmes gratuits offerts par les centres d’affaires (negosyo) du ministère du Commerce et de l’Industrie, l’Institute for Small Scale Industries de l’Université des Philippines et le ministère des Sciences et de la Technologie. Plus de 12 000 microentreprises locales étaient inscrites en 2017, mais la Banque mondiale estime que 40 % de l’économie philippine est souterraine ou parallèle

Outre les politiques de soutien existantes, le gouvernement a pris d’autres mesures pour aider les MPME pendant la pandémie de la COVID-19. 

  • En avril 2020, le ministère du Commerce et de l’Industrie a annoncé un délai de grâce d’au moins 30 jours pour les loyers résidentiels et commerciaux à partir de la levée des diverses étapes du confinement. Les locataires ont la possibilité de payer le montant cumulatif des loyers résidentiels et commerciaux qui sont exigibles aux étapes du confinement en versements également amortis dans les six mois suivant la fin du délai de grâce minimal de 30 jours. Tous les loyers impayés pendant le confinement ne doivent pas entraîner d’intérêts, de pénalités, de frais et autres droits. Aucune expulsion pour défaut de paiement du loyer résidentiel ou commercial ne peut être exécutée pendant la quarantaine. 

  • Le ministère du Commerce et de l’Industrie a également fourni du soutien pour aider les MPME à faire la transition vers les ventes en ligne. Son programme établi en 2020, Go Lokal, a aidé 131 MPME et 1000 produits à cet égard. 

  • Le programme de microfinancement lié à la COVID-19 du ministère du Commerce et de l’Industrie (CARES) offre des prêts à taux d’intérêt de 0 % payables dans les 18 à 24 mois. À ce jour, plus de 20 000 demandes ont été approuvées. 

  • Le programme de garantie de crédit PhilGuarantee du ministère des Finances a étendu son soutien aux MPME jusqu’en septembre 2021. Près de 3 000 garanties de prêt totalisant 4,5 M$ CA ont été approuvées en 2020. 

En mars 2021, le président Rodrigo Duterte a autorisé une réduction de 10 % de l’impôt sur les sociétés. Toutefois, les Philippines maintiennent les taux d’imposition des sociétés les plus élevés de l’Asie du Sud-Est, à 30 %. 

ImageLes priorités à venir pour les MPME philippines 

Avant la pandémie, les MPME des Philippines avaient déjà signalé des problèmes financiers tels que l’augmentation de leur dette. Par conséquent, des programmes de subventions du gouvernement seraient plus efficaces que des prêts. 

Comme près de la moitié de l’économie est attribuable à des entreprises non enregistrées, le programme pour micro entreprises locales susmentionné est un bon exemple d’une initiative qui profite aux MPME en leur donnant un statut non imposable tout en leur ouvrant la voie à de la formation, à du crédit et à des services partagés précieux. Le gouvernement peut améliorer le taux de participation à de tels programmes de formation et de financement en renforçant les campagnes de communication ciblant les MPME et par l’entremise de médias sociaux populaires et gratuits comme Facebook et Instagram. Un soutien supplémentaire au moyen de partenariats ciblés en matière de logistique et de plateformes en ligne et d’une ludification des stratégies de vente en ligne aiderait à établir un flux de soutien constant pour mettre en évidence certaines MPME et les tendances du marché. 

Le sujet du travail autonome et à forfait est lié à celui des MPME. Les Philippines figurent également parmi les plus grandes économies de pigistes du monde, avec une croissance des revenus de 35 % dans l’économie à la demande. Le gouvernement philippin doit mettre en œuvre une législation qui peut aider à protéger les travailleurs autonomes contre l’exploitation, tout en cultivant un environnement plus équitable et une clientèle à long terme pour éviter les pièges des économies à la demande. 

Plus important encore, étant donné que les femmes sont à la tête de la majorité des MPME, il faut créer davantage de recherche et de programmes pour comprendre le manque d’accès des femmes aux infrastructures de base comme les routes, le financement, l’équipement et la formation, et y remédier. Ce sont elles qui sont responsables du plus gros des moyens de subsistance et des tâches ménagères. 

Pérou

Les MPME sont le principal type d’entreprises du Pérou, soit 99 % des entreprises du pays. Au Pérou, la définition des MPME est donnée par la loi n° 30056, qui a été créée pour faciliter l’investissement et promouvoir le développement productif et la croissance des MPME. Cette loi constitue la base de classification des MPME en fonction du chiffre d’affaires total pour chaque type d’entreprise : 

  • Microentreprise : Ventes annuelles d’un maximum de 150 UIT1, ou 660 000 PEN (183 000 USD); 

  • Petite entreprise : Plus de 150 UIT et jusqu’à 1 700 UIT, ou 7 480 000 PEN (environ 2,1 M USD); 

  • Moyenne entreprise : 1 700 UIT et jusqu’à 2 300 UIT, ou 10 120 000 PEN (environ 2,8 M USD); 

  • Grande entreprise : Ventes annuelles de plus de 2 300 UIT. 

La majorité des entreprises au Pérou sont des microentreprises (96,2 %), lesquelles comptent pour environ 40 % du PIB et pour plus de 60 % de l’emploi. Toutefois, les MPME ne représentent que 6 % de la productivité, même si elles représentent la majeure partie de l’économie. Malheureusement, les MPME ont moins d’impact sur la croissance économique et sociale en raison de la domination des entreprises informelles dans tous les secteurs.  

La pandémie mondiale a eu des conséquences négatives sur toutes les entreprises du Pérou, en particulier sur les MPME. En raison de leur taille et de leur manque de ressources, de nombreuses MPME n’avaient pas les outils nécessaires pour faire face aux répercussions de la COVID-19. Selon un rapport publié en 2020 par l’Organisation internationale du travail, les taux de chômage et d’emploi informel ont augmenté au Pérou. Par exemple, la population active, qui comprend les personnes qui travaillent ou qui cherchent activement du travail, a diminué de plus de 6 millions de personnes. De même, le revenu des familles péruviennes a considérablement diminué.  

En août 2020, près de 25 % des entreprises ont cessé leurs activités. Parmi celles qui ont survécu :  

  • 77 % ont connu une baisse de la demande; 

  • 59 % ont signalé les coûts élevés de mise en œuvre des protocoles de sécurité; 

  •  52,8 % ont connu des retards dans la perception des comptes; 

  • 50,4 % ont cessé leur production; 

  • 45 % ont perdu leur fonds de roulement. 

La plupart des entreprises ont également fait face à d’autres problèmes, comme le manque de liquidités pour acheter des matières premières et payer leurs fournisseurs, et l’accès limité aux ressources financières. 

Selon l’Institut de l’économie et du développement des entreprises de la Chambre de commerce de Lima, le PIB du Pérou devrait diminuer de 3,7 % en raison de la pandémie de la COVID-19. Les restrictions liées à la pandémie ont entraîné une baisse de la demande et des interruptions d’activités qui ont eu de graves répercussions sur les MPME. 

Principales politiques gouvernementales à l’appui des MPME : 

En 2020, pendant la pandémie, le gouvernement a aidé les MPME en leur offrant différents types d’instruments de soutien axés sur le financement par emprunt, la fiscalité, le soutien à l’emploi et la demande. Plus de 10 instruments de soutien ont été élaborés par le secteur public dans le cadre d’un effort collectif sans précédent (figure 1). 

Figure 1 
Nombre d’instruments par type de soutien 

Source : « Map of SME-Support Measures in Response to COVID-19 » de la Banque mondiale. 

Graph

Type of Support 

Type de soutien 

Debt finance 

Financement par emprunt 

Tax 

Impôts 

Employment support 

Soutien à l’emploi 

Demand 

Demande 

# of Instruments 

Nombre d’instruments 

 

Tableau 1 
Description des instruments 

Adapté de : « Map of SME-Support Measures in Response to COVID-19 » de la Banque mondiale. 

Type de soutien 

Instrument 

Description 

Financement par emprunt 

Exigences de sauvegarde des fonds propres des mesures prises par les banques et les banques centrales pour inciter les banques commerciales à accroître les prêts aux MPME, comme la réduction des exigences de fonds propres. 

 

Assouplissement des réserves de fonds propres, le capital minimum requis que les institutions financières doivent détenir, et autres exigences de fonds propres pour encourager les prêts aux MPME. 

La Banque centrale de réserve du Pérou a tenu une vente aux enchères d’accords de rachat de devises pour 400 millions de PEN (113 millions de dollars US) en un an, à un taux d’intérêt de 3,1 %. Elle a injecté des liquidités sur le marché financier pour 500 millions de PEN (141 millions de dollars US) dans un délai de 6 mois, par le biais d’une vente aux enchères de devises à un taux d’intérêt de 2,80 %. Elle a également réduit le taux d’intérêt de référence de 100 points de base, le faisant passer de 2,25 % à 1,25 %. 

 

 

Garanties de crédit – nouveaux régimes, niveaux de garantie plus généreux. 

Adoption de nouveaux systèmes de garantie de crédit à des niveaux plus généreux. 

Assurer les chaînes de paiement des entreprises en accordant des garanties de crédit. 

 

Report des remboursements. Report des paiements, restructuration et report. 

Les banques doivent reporter le remboursement des dettes de leurs clients. 

 

Nouveaux prêts à des conditions privilégiées. 

Des mesures ont été prises pour donner plus de souplesse aux banques afin qu’elles puissent reporter les paiements détenus par des particuliers et des entreprises de plus de 12 milliards de PEN (3,378 millions de dollars US). La SUNAT a également pris des mesures dans son secteur, entre autres. 

Impôts 

Impôt des sociétés : réductions de taux, crédits, renonciations ou reports. 

Délai de grâce pour le paiement de l’impôt sur le revenu des MPME et des particuliers jusqu’au début de juin 2020. 

 

Salaires, sécurité sociale, taxes sur la valeur ajoutée, taxes foncières : réductions de taux, crédits, renonciations ou reports. 

Réduction des taux, crédits, renonciations et reports pour les salaires, la sécurité sociale, les taxes foncières et les taxes sur la valeur ajoutée.  

Report du paiement de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les transactions financières pour les MPME. 

Soutien à l’emploi 

Fournir des subventions salariales (générales ou ciblées — p. ex., les apprentis) comme solution de rechange aux paiements directs aux particuliers. 

Depuis la mi-avril 2020, le gouvernement subventionne les salaires des personnes dont l’emploi a été complètement suspendu en raison de la pandémie, en versant 225 $ US par mois. 

 

Soutien aux travailleurs informels ou autonomes. 

Le gouvernement péruvien donne l’équivalent de 380 PEN (105 USD) à chaque famille vivant dans le secteur informel, dont les travailleurs indépendants vivant au jour le jour. 

Demande 

Autres programmes de dépenses publiques. 

Soutien aux entreprises, dont des dépenses supplémentaires d’environ 2,2 milliards de PEN (620 millions de dollars US). 

Pour relever les défis auxquels font face les MPME, le ministère de l’Économie et des Finances a également créé des initiatives comme le programme Reactiva Peru et un Fonds d’appui aux MPME. 

Outre ces politiques publiques clés, de nombreuses MPME péruviennes ont dû recourir à plusieurs mesures ou stratégies pour survivre. Selon un article intitulé « COVID-19 : An Assessment of MSMEs Survival Strategies in Nigeria and Peru » (Chambe et Uchenna 2020), de nombreuses MPME étaient axées sur la réduction de la masse salariale par la mise à pied de certains employés, l’amélioration de la stratégie de recouvrement de la dette, l’amélioration des négociations avec les créanciers, la mise à profit des programmes de soutien des MPME du gouvernement et d’autres entités et l’utilisation de canaux numériques. 

Les priorités à venir pour les MPME péruviennes 

Les répercussions négatives de la deuxième vague de COVID-19, et peut-être de la troisième, posent d’autres défis aux MPME et à l’économie dans son ensemble. Bien que la priorité du gouvernement soit de réactiver et de relancer la croissance économique au Pérou, une approche individuelle n’est plus possible. C’est pourquoi il est essentiel que tous les acteurs de l’écosystème jouent leur rôle pour soutenir les MPME et les entrepreneurs. 

Selon l’outil de suivi des politiques du Fonds monétaire international (FMI), l’accès aux Fonds, aux crédits et aux subventions (p. ex., FAE MyPES, FAE Turismo, Reactiva Peru, Programa de Garantías Covid-19, Todos Conectados, entre autres) est pertinent et crucial pour les MPME du Pérou. Toutefois, le secteur privé et les organisations de la société civile peuvent contribuer à fournir le soutien technique, la formation et le perfectionnement des entreprises, afin de s’assurer qu’elles disposent des outils appropriés, qui favorisent leur amélioration et leur croissance, créant ainsi un impact positif pour leurs parties prenantes. 

Indonésie

Il y a plus de 64 millions de MPME en Indonésie, ce qui en fait l’épine dorsale de l’économie du pays. Elles représentent 99 % des entreprises existantes et contribuent à plus de 60 % du produit intérieur brut (PIB) national. Bon nombre d’entre elles sont exploitées à domicile dans les secteurs de l’agriculture ou de la vente au détail. En dépit de l’importante contribution des MPME indonésiennes, selon la Banque d’Indonésie, la banque centrale du pays, elles sont confrontées à trois grands défis, à savoir : 1) l’accès au financement, 2) l’accès aux marchés et 3) l’accès à la technologie et aux infrastructures. 

Les politiques de soutien destinées aux MPME 

Ces dernières années, le gouvernement indonésien a lancé un grand nombre de programmes et de directives pour accélérer le processus de numérisation de ses MPME afin d’atteindre l’objectif de numérisation de 30 millions d’entre elles. Le gouvernement a collaboré avec le secteur privé, en particulier avec de jeunes entreprises de technologie indonésiennes, et a déployé des programmes tels que : 

  1. #MelajubersamaGojek : une initiative de GoJek soutenue par le ministère des Coopératives et des PME qui aide les MPME à mettre en œuvre des stratégies de numérisation à chaque étape de leurs activités quotidiennes, du marketing au traitement des commandes en passant par le paiement et la livraison à l’administration. 

  1. UMKM go Digital : une initiative du ministère des Affaires maritimes et de l’Investissement qui comprend une série de programmes de renforcement des capacités comprenant des ateliers et de la formation pour doter les MPME de compétences et de connaissances en matière d’image de marque, de marketing et d’affaires afin qu’elles puissent rivaliser sur le marché numérique actuel. 

Innovation Factory, en tant que centre de technologie et d’innovation situé dans trois grandes villes (Jakarta, Bandung et Yogyakarta), atteste que l’un des moyens les plus efficaces d’aider le secteur des MPME à croître et à prospérer est d’investir dans un solide écosystème de jeunes entreprises technologiques. Dans le cas de l’Indonésie, celles-ci ont prouvé à maintes reprises qu’elles étaient très efficaces pour tirer parti de la technologie afin de soutenir les MPME, souvent difficiles à atteindre, grâce à des innovations dans des domaines cruciaux comme l’accès au capital et aux clients, ainsi que la réduction des coûts et l’optimisation opérationnelle. 

Principales priorités des MPME en Indonésie 

Accès à différentes sources de capital 

Les MPME ont besoin de capitaux pour démarrer et maintenir leurs activités, mais la plupart d’entre elles sont trop petites pour avoir accès au soutien des banques. La majorité des Indonésiens n’ont toujours pas accès à des services financiers adéquats comme des comptes bancaires, des prêts, etc. 

En raison des caractéristiques uniques de l’archipel indonésien, la fragmentation géographique et l’absence de partage des données sont des problèmes courants. Par conséquent, les institutions financières traditionnelles ont de la difficulté à répondre aux besoins de la majorité des MPME, en particulier des microentreprises et des petites entreprises. 

Cependant, il y a une forte croissance du nombre de jeunes entreprises de technologies financières qui ont reçu un solide appui financier en capital de risque (à l’échelle locale et internationale) pour créer d’autres sources de financement afin de soutenir le marché inexploité des MPME, en mettant l’accent sur les sources verticales de secteurs particuliers comme l’agriculture et le commerce de détail. 

Voici des exemples de jeunes entreprises de technologies financières dans le secteur agricole, le plus important pour les MPME indonésiennes. 

  • GrowPal offre une plateforme de financement participatif aux entreprises indonésiennes d’aquaculture (surtout pour le poisson et les crevettes) afin d’accéder à des capitaux d’investisseurs de détail pour étendre leurs activités. GrowPal donne aussi accès aux agriculteurs à une technologie moderne pour améliorer leur efficacité sur le plan du capital et la surveillance agricole afin qu’ils puissent réduire leurs coûts d’exploitation (optimisation des aliments pour animaux) et accroître les profits (optimisation du rendement). 

  • TaniHub offre des services de bout en bout tout au long de la chaîne de valeur, de la ferme à la table, ce qui profite tant aux agriculteurs qu’aux entreprises et aux consommateurs au détail. L’entreprise donne aux agriculteurs accès à des capitaux pour acheter leurs matières premières, comme des semences, des engrais et de la machinerie. De plus, elle a établi de solides chaînes d’approvisionnement pour aider les agriculteurs à distribuer leurs récoltes directement aux clients. Au début de 2020, l’entreprise s’est associée avec succès à plus de 30 000 petits exploitants agricoles et exploite cinq centres de distribution dans tout le pays. Elle sert également plus de 5 000 clients commerciaux et 115 000 clients de détail par l’entremise de sa plateforme. Depuis 2016, l’entreprise a recueilli plus de 26 millions de dollars américains de fonds bien établis dans la région pour soutenir sa croissance et atteindre plus de 100 000 petits exploitants agricoles indonésiens. 

Accès aux clients 

L’un des plus grands défis posés aux entreprises est d’avoir accès aux clients de façon rentable. Ces défis sont plus marqués pour les microentreprises et les petites entreprises en raison de leur manque de capital et de connaissances pour accéder à des outils comme la présence numérique, le marketing en ligne, l’activation de la croissance, etc. La plupart n’arrivent pas à rejoindre efficacement leurs clients, à croître (stagnation). Certaines ferment même leurs portes. 

Le centre Innovation Factory a observé une forte croissance des jeunes entreprises très prospères du pays qui fournissent une plateforme et un écosystème florissants permettant à un grand nombre de MPME de croître. Elles offrent des normalisations conviviales, dépensent une grande partie de leur propre capital pour inciter les consommateurs indonésiens à prendre le virage numérique et développent un solide réseau de chaîne d’approvisionnement pour soutenir la circulation des biens et des services dans tout le pays. 

Voici plusieurs places de marché nouvelles et pourtant essentielles qui répondent aux besoins des 275 millions d’Indonésiens répartis parmi 17 508 îles de l’archipel : 

  • Tokopedia (place de marché pour le commerce électronique) 

  • Fondation en 2009 (entreprise âgée de 12 ans) 

  • Financement recueilli jusqu’ici : 2,8 G$ 

  • Main-d’œuvre : 4 700 employés numériques (en 2019) 

  • La valeur brute des marchandises de Tokopedia a atteint 73 billions d’IDR (5,1 milliards de dollars US) en 2018 et devrait passer à 222 billions d’IDR (15,6 milliards de dollars US) en 2019, ce qui équivaut à 1,5 % de l’économie indonésienne 

  • En 2019, selon un rapport du groupe iPrice, Tokopedia a été le site de commerce électronique le plus visité sur un ordinateur de bureau en Indonésie entre juillet et septembre, avec un total de 65 953 400 visites mensuelles moyennes, ce qui représente 25 % des parts de marché totales 

  • En novembre 2019, Tokopedia comptait plus de 7 000 000 de marchands et plus de 200 millions de produits sélectionnés allant des aliments et boissons aux produits de beauté et de mode (source

  • Grâce au soutien fourni par des places de marché telles que Tokopedia, les MPME ont maintenant une présence nationale et sont en mesure de servir les clients au-delà de leur zone géographique grâce à leur présence en ligne, au traitement des paiements et à des réseaux de livraison efficaces. 

  • GoJek (place de marché à la demande) 

  • Fondation en 2010 (il y a 11 ans) 

  • Financement recueilli jusqu’ici : 5 G$ 

  • Main-d’œuvre : 3 000 employés numériques (en 2019) 

  • Gojek a contribué à hauteur de 8,2 billions d’IDR par an à l’économie indonésienne grâce au revenu de ses partenaires. Un montant supplémentaire de 138,6 milliards d’IDR par mois est injecté dans l’économie nationale depuis que les partenaires marchands des PME ont rejoint Go-Food, et 1,7 billion d’IDR dans l’économie indonésienne grâce aux revenus des partenaires marchands des PME [prière d’aider à convertir en dollars américains aux fins de référence] 

  • GoJek a mis en ligne de nombreuses entreprises familiales, ce qui les a aidées à faire face à la pandémie de la COVID en maintenant l’accès aux clients, même lorsque les commerces de détail hors ligne ont complètement cessé leurs activités pendant le confinement national 

Accès à la technologie 

La technologie est l’un des plus grands leviers que les organisations peuvent utiliser pour optimiser leurs activités afin de gagner en efficacité, de réduire les coûts et de prendre de l’ampleur. Toutefois, comme les MPME ont tendance à adopter plus lentement les nouveaux produits ou les innovations, elles sont souvent classées comme des « retardataires » dans le cycle d’adoption de la technologie. Elles sont plus difficiles à atteindre, plus difficiles à former et plus réticentes à essayer de nouvelles choses. 

La numérisation est particulièrement difficile pour de nombreux organismes gouvernementaux chargés de s’y attaquer. Cependant, nous observons de plus grands succès dans ce domaine, réalisés par de jeunes entreprises très talentueuses et bien capitalisées qui cherchent des occasions de servir ces MPME largement inexploitées, où la plupart des activités commerciales se font encore sur papier. 

Voici certaines jeunes entreprises prospères du domaine : 

  • Moka est une jeune entreprise indonésienne de technologie financière qui se concentre sur la création de points de vente mobiles pour les petites et moyennes entreprises 

  • Fondation en 2014 (jeune entreprise âgée de 7 ans) 

  • Récemment acquise par GoJek pour 130 millions de dollars (2020) 

  • Elle a appuyé plus 40 000 marchands et enregistré plus de 600 millions de transactions 

  • Ses services comprennent les rapports de vente, la gestion des stocks, la gestion des tableaux, les programmes de fidélisation, etc. 

  • La plateforme aide à améliorer le processus de tenue de livres des entreprises en faisant le suivi de toutes leurs transactions, y compris le crédit, les dépenses et les ventes, et aide les commerçants à voir les flux de trésorerie au moyen de rapports d’affaires 

  • Fondation en 2019 (jeune entreprise âgée de 2 ans) 

  • Financement total jusqu’à présent : 20 millions de dollars 

  • BukuWarung prétend avoir servi plus de 3,5 millions de marchands inscrits dans 750 villes et villages d’Indonésie, la plupart de niveau 2 et 3. L’entreprise affirme également avoir enregistré plus de 15 milliards de dollars de transactions sur sa plateforme. 

  • L’entreprise affirme avoir enregistré plus de 15 milliards de dollars de transactions sur sa plateforme depuis sa fondation. 

En résumé, les organisations sur le terrain, comme Innovation Factory, sont fermement convaincues que l’investissement dans la croissance d’un écosystème de jeunes entreprises technologiques florissantes offre l’un des meilleurs rendements du capital investi, en appuyant la croissance des MPME dans toutes les économies. 

Femmes entrepreneures après la pandémie

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Sini Maria Heikkila, conseillère principale en défense des droits, Cherie Blair Foundation for Women 

Le nombre de femmes entrepreneures a augmenté de façon constante dans la région Asie-Pacifique, avec plus de 60 millions de femmes y exploitant des entreprises, dont la majorité sont des micro, petites et moyennes entreprises (MPME). Alors que la région cherche à relancer son économie pendant et après la pandémie de la COVID-19, il est plus crucial que jamais d’investir dans l’énorme potentiel inexploité des femmes entrepreneures pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et, surtout, veiller à ce que les droits économiques de la moitié de la population soient pleinement respectés.    

Depuis le début du programme de mentorat de la Cherie Blair Foundation for Women’s (CBFW) dans la région de l’APEC en 2012, la Fondation a travaillé avec plus de 500 femmes entrepreneures de la région en leur offrant de la formation, du mentorat et des occasions de réseautage. 

Au cours de la dernière année, la COVID-19 a eu un effet dévastateur et disproportionné sur les femmes entrepreneures, tant à l’échelle mondiale que dans l’Asie-Pacifique. Une recherche récente de la CBFW, qui s’appuie sur les réponses de 125 femmes dans 32 pays, montre les effets néfastes de la COVID-19 sur les femmes entrepreneures. La plupart (83,80 %) des femmes entrepreneures interrogées ont déclaré que la pandémie avait eu un impact négatif sur leur entreprise. Près de quatre femmes sur dix (38,5 %) ont répondu que leur entreprise pourrait devoir fermer en conséquence. Plus d’un tiers de ces femmes (34,4 %) ont déclaré qu’elles auraient de la difficulté à se payer des besoins essentiels comme de la nourriture si leur entreprise fermait ses portes. 

De plus, les femmes entrepreneures ont de la difficulté à obtenir du financement auprès de prêteurs traditionnels comme les banques et les investisseurs. De nombreux programmes de relance économique créés pour contrer les effets négatifs de la COVID-19 n’ont pas atteint les entreprises appartenant à des femmes. De plus, le fardeau des soins non rémunérés a augmenté pendant la pandémie. Par exemple, 75 % des entrepreneures interrogées par ONU Femmes en Asie-Pacifique ont déclaré que leurs responsabilités en matière de soins s’étaient accrues en raison de la COVID-19. Les secteurs féminisés comme le tourisme, le divertissement, la vente au détail et l’hôtellerie ont été touchés de façon disproportionnée par la pandémie. 

L’étude d’ONU Femmes Asie-Pacifique sur les impacts de la COVID-19 jette davantage de lumière sur la situation des femmes entrepreneures dans la région. Parmi les entrepreneures sondées, 86 % ont déclaré avoir été touchées négativement ou très négativement par la COVID-19, et 34 % ont déclaré qu’elles pourraient bientôt devoir fermer leurs portes. 

Bien que la pandémie ait sans aucun doute été extrêmement difficile pour de nombreuses femmes entrepreneures, il est essentiel de se rappeler que, même auparavant, les règles du jeu pour ces entrepreneures devaient être rendues équitables. Il y avait des obstacles juridiques, culturels et financiers qui empêchaient et décourageaient les femmes de démarrer et de diriger des entreprises. 

Le rapport Women, Business and the Law 2019 de la Banque mondiale a montré qu’une économie typique ne donnait aux femmes que les trois quarts des droits légaux des hommes dans les domaines liés à la participation économique des femmes, y compris l’entrepreneuriat. Les femmes entrepreneures étaient également moins susceptibles d’avoir accès au capital humain, financier et social. À l’échelle mondiale, les femmes possédaient 40 % moins d’entreprises que les hommes. Selon le rapport sur les disparités entre les sexes du Forum économique mondial de 2019, il aurait fallu 257 ans pour atteindre la parité hommes-femmes dans la participation économique et les possibilités. Il n’est donc pas surprenant que l’écart entre les sexes en matière d’égalité économique ait encore augmenté depuis la pandémie. 

Les femmes entrepreneures sont essentielles à la promotion d’une reprise économique inclusive et équitable dans toute la région. L’autonomisation économique des femmes peut aider à créer une voie de sortie de cette crise — par la création d’emplois, la croissance économique et la promotion de l’égalité entre les sexes. McKinsey estime que le fait de prendre des mesures maintenant pour assurer l’égalité entre les sexes dans les politiques macroéconomiques pourrait ajouter un montant astronomique de 13 billions de dollars américains au PIB mondial en 2030 par rapport aux scénarios régressifs fondés sur le sexe. 

Il existe également des preuves claires démontrant que les pays sont les plus pauvres lorsque les limites de l’engagement économique des femmes sont les plus fortes. Étant donné le rôle essentiel que jouent les femmes entrepreneures dans la réduction de la pauvreté, la création d’emplois, et étant aussi donné l’interrelation entre l’entrepreneuriat féminin et l’autonomisation des femmes en général, l’impact de la crise économique sur les femmes entrepreneures peut avoir des résultats négatifs durables pour l’égalité des sexes et la réalisation des objectifs mondiaux de développement. 

Investir dans les femmes entrepreneures et promouvoir l’autonomisation économique des femmes est aussi une question morale et de droits de la personne. Il est essentiel que la justice économique et l’égalité entre les sexes soient pleinement ancrées dans la reprise économique postpandémique. 

Il est maintenant temps que toutes les parties prenantes prennent des mesures coordonnées et concrètes pour appuyer les femmes entrepreneures et l’autonomisation économique des femmes. 

Il est urgent de mettre les femmes au premier plan de la politique économique et d’assurer la reprise après la COVID-19 en travaillant avec les femmes entrepreneures pour concevoir des programmes de soutien qui leur permettront de survivre à la pandémie. De plus, il est important de s’attaquer au problème à long terme du manque d’accès au financement pour les femmes entrepreneures et de veiller, par exemple, à ce que les processus d’approvisionnement public leur soient également accessibles. 

La reconnaissance du fardeau disproportionné des soins est essentielle à tout programme visant à mieux reconstruire. Par conséquent, la collecte de données et de données probantes à l’échelle nationale sur les soins non rémunérés et le travail domestique est importante pour créer des politiques tenant compte du genre, en consultation avec les organisations locales de défense des droits des femmes. De plus, il est important que les discussions sur la politique macroéconomique mondiale portent sur les inégalités entre les sexes dans les responsabilités liées aux soins non rémunérés. 

Il est également essentiel que les voix des femmes entrepreneures et de leurs organisations soient entendues par les personnes qui détiennent le pouvoir en Asie-Pacifique et dans le monde, et que les femmes entrepreneures participent à toute autre négociation politique visant à « mieux reconstruire ». 

La Cherie Blair Foundation for Women a de solides antécédents de collaboration avec des femmes entrepreneures dans la région de l’Asie-Pacifique grâce au mentorat, à l’application primée Her Venture et au programme Road to Growth. La campagne 100,000 Women a l’ambition d’atteindre des milliers d’autres femmes dans la région d’ici la fin de 2022.

 

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